Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Blog-Trotters
Archives
2 décembre 2008

Nha Trang et Hoi Han.

Lundi 2 Juin, nous quittons Dalat pour rejoindre Nha Trang. A la sortie de la ville de départ, nous longeons un cimetière œcuménique (croix hindous, chrétiennes, bouddhique, etc…) peu commun. La route traverse la montagne. Les paysages sont merveilleux, même si le chemin laisse une énorme cicatrice dans cette superbe forêt de moyenne montagne. Lors d’un arrêt, nous avons tout le loisir d’observer une nouvelle fois de magnifiques papillons, noir et turquoises ceux-là.

L’arrivée à Nha Trang n’est pas de tout repos car nous éprouvons de grandes difficultés à nous diriger dans la ville malgré notre plan (pas terrible, il faut bien le reconnaître). Il fait chaud et les sacs commencent à peser lourd. Après une bonne heure de tours et de détours, nous trouvons enfin le Camille Guest House, excellent hôtel tenu par un couple franco-vietnamien franchement sympathique. N’ayant prévu de rester à Nha Trang que jusqu’au lendemain soir, nous avions déjà réservé notre billet de bus, nous le regrettons par la suite.

La ville n’est pas la cité balnéaire bondée et bétonnée à laquelle nous nous attendions. Elle est agréable, le bord de mer splendide (même si les vagues rejettent sur la plage un nombre trop impressionnant de déchets pour inviter à la baignade). En outre, la cité décèle de véritables trésors pour qui aime flâner dans les recoins des villes. La vieille Cité Cham (du nom de l’Empire qui régnait ici entre le 7ème et le 12ème siècle) offre des ruines élégantes, récupérées aujourd’hui pour le culte bouddhique. Le port qui s’étend au Nord de la ville nous ravit également. On y trouve un alignement de bateaux bleus, majestueux avec leur millier de drapeaux flottant au gré du vent. Sur les rives, des femmes font sécher les filets de poissons, offrant, vu du pont, le spectacle d’un canevas de centaines de tamis rectangulaires alignés avec élégance.

Une dernière discussion avec le patron de l’hôtel (qui vivait dans la région rennaise), et nous partons en bus de nuit pour Hoi Han. Pour quelques dollars de plus, nous aurions pu prendre un bus couchette. Nous le regrettons amèrement : la nuit est pénible, avec en sus notre chauffeur qui fait taxi collectif pour remplir le car à craquer quand il s’agit d’un transport réservé aux Open-Tickets. Cela fait des économies de carburant, certes, mais se retrouver coller serrer avec son voisin qui s’endort sur votre épaule dans la chaleur moite de la nuit, vous conviendrez que ça n’est pas des plus agréable. De plus le conducteur est un vrai chauffard (pourquoi ne pas doubler en plein virage dans une montée, sans visibilité ?), mais ce n’est pas exceptionnel au Vietnam.

Précisons d’ailleurs cet étrange état de fait dans ce pays : le code de la route se résume à un simple rapport de force. Plus le véhicule est gros, plus il dispose du pouvoir routier. Ainsi le camion ou le bus doublent même si des voitures se trouvent en face. A ces dernières de se ranger comme elles peuvent ; celle-ci ne font aucun cas des motos et scooters qui font de même avec les cyclistes, qui ne portent eux-mêmes aucune attention aux piétons ! Scooters et vélos vont même jusqu’à se détourner de leur trajectoire pour passer devant un piéton qui traverse, même si celui-ci à déjà parcouru les trois quart de la route. Et le jeu semble encore plus fin s’il s’agit d’une personne âgée qui se voit frôlée intentionnellement et continuellement alors qu’elle tente de rejoindre le trottoir d’en face (alors le culte des Ancêtres si « cher » au Vietnamien en prend un coup, ou bien un Ancien n’est respectable que mort !). La seconde règle sur la route est le klaxon : utilisé pour tout et tout le temps, il devient, en plus d’être inintelligible, dangereux.

Nous séjournons à Hoi Han du Mercredi 4 au Dimanche 8 Juin. Que dire de cette ville sinon chanter les louanges de cette petite cité aux ruelles bordées de maisons coloniales splendides, abritant certes, aujourd’hui, restaurants et boutiques en tout genre, mais ayant conservées leurs couleurs et leur élégance. Loin d’être une ville musée, les rues sont débordantes d’activités. Nous sommes pourtant plongé dans un autre temps, un trait d’union entre un passé majestueux et un présent mercantile. L’atmosphère générale est apaisante et nous ne nous lassons pas de déambuler dans la ville, ruelles après ruelles, de longer la rivière et de se poser sur ses rives, à l’ombre d’un Flamboyant ou face au sublime Pont Japonais parfaitement conservé. Ou encore de s’approcher du marché pour y déjeuner ou y faire nos « courses » pour le dîner. Ici commence d’ailleurs ce qui sera notre quotidien jusqu’à notre départ du Vietnam : nous achetons nos bouteilles d’eau deux fois par jour au même endroit, et tous les jours les vendeuses tentent de nous infliger le « prix touriste »… Et tous les jours nous réexpliquons que nous ne payerons pas plus que le prix réel. Et tous les jours elles traînent des pieds pour finalement se résigner à ne pas nous arnaquer (à Hanoï ce sera encore pire car de nombreux marchands préfèrerons ne pas vendre plutôt que de pratiquer un prix réel avec un touriste !).

Mélanie profite de notre escale à Hoi Han pour se faire deux tenues sur mesure qui lui vont à ravir. L’endroit est idéal pour faire ses achats de souvenirs du Vietnam. Beaucoup de choix, beaucoup de goût et des prix vraiment intéressants. Hoi Han restera la plus jolie et agréable ville dans laquelle nous aurons séjourné dans ce pays. Un havre de paix, d’autant plus que les scooters sont peu nombreux à arpenter les rues de la vieille ville.

En quittant Hoi Han, nous longeons de très près la côte vers Da Nang : nous sommes estomaqués de constater que sur la quinzaine de kilomètres qui séparent les deux villes, il y a, sans discontinuer, des constructions de complexes hôteliers le long de la plage de sable fin… A l’avenir, la paisible cité d’Hoi Han  risque bien de perdre son atmosphère si particulière.

Publicité
Commentaires
Publicité
Blog-Trotters
Derniers commentaires
Publicité