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2 décembre 2008

Hué, la capitale culturelle du Vietnam.

La route qui nous mène à Hué est splendide. Nous longeons souvent la côte et, régulièrement, nous surplombons de magnifiques paysages de rizières. Nous avons choisi cette étape car Hué est la capitale culturelle du Vietnam, en plus d’abriter l’ancienne cité impériale. C’est aussi l’époque du festival d’Hué, avec musique et cérémonies en tout genre. Seulement, les prix sont prohibitifs pour notre budget (équivalent à ceux pratiqués en Europe pour ce genre de manifestation !). Nous nous contenterons des expos ou autres animations de rues (trop peu nombreuses), ou encore des répétitions ouvertes au public, comme celle de la cérémonie de clôture devant la porte de

la Cité Impériale.

Dès le premier soir, nous dînons à l’excellent Lac Thien : petit restaurant chaleureux tenu par un sourd-muet rigolard et très accueillant, mondialement connu, en témoignent les photos des quatre coins de la planète qui décorent les murs. Il faut dire qu’il offre à ses clients un décapsuleur artisanal, fait d’une lamelle de bois, d’une vis et d’un boulon. A charge pour eux de lui retourner une photo d’un décapsulage de bière devant un monument du monde (le Mont Saint Michel ou le Pont Recouvrance de Brest, par exemple). Et ils sont nombreux les voyageurs à orner les murs déjà bien encombrés de dédicaces faites au marqueur (dont un drapeau Gwen-ha-Du !). Ce petit coin sympa deviendra notre cantine tout au long de notre séjour.

La ville a revêtu ses habits de fête à l’occasion du festival : l’impressionnant Pont

Trang Tien

, œuvre de Gustave Eiffel, est, le soir venu, illuminé de milles feux multicolores. Certains carrefours se voient ornés de chevaux métalliques, sculptures suspendues à trois mètres du sol, reflétant leur éclat argenté tout au long de la nuit. Des fleurs de lotus géantes, illuminées de rose, éclairent

la Rivière

des Parfums qui traverse la ville. Enfin, des arches de fleurs de lotus en tissu surplombent quelques rues du centre.

Au cours de notre séjour ici, nous avons, une fois encore, l’occasion de côtoyer la gentillesse vietnamienne. Nous ne savons pas encore qu’après Hué les choses changeront, les gens du Nord Vietnam étant bien moins agréables. Les femmes arrêtent souvent Mélanie dans la rue pour la complimenter sur sa tenue vietnamienne, certaines même la touche avec un brin de curiosité fébrile. A l’hôtel, après avoir aidé un ami de la réceptionniste à prononcer des mots de sa leçon de français, un petit rituel se met en place avec eux chaque soir : ils nous souhaitent, en français, de passer une bonne nuit. Ou encore à notre cantine, nous oublions un soir un sac rempli de fruits de la passion à notre table. Ils nous rappellent du balcon à grand renfort de gestes, puis, les fruits récupérés, toute la troupe nous lance des au revoir en riant de notre distraction.

Nous aurons souvent l’occasion d’arpenter

la Citadelle Impériale.

Bien qu’en partie détruite, elle a conservé le calme et la tranquillité qui prévalait au temps de sa splendeur. Dès avoir franchit les portes qui percent l’interminable mur d’enceinte, chose pas forcément aisé du fait de l’étroitesse de l’ouverture et de la dangerosité que l’on sait des scooters qui s’y succèdent sans fin (Pierre-Louis trouvera l’idée de leur faire peur en faisant de grands signes pour qu’ils nous laissent un passage), nous pénétrons dans un espace ombragé, spacieux, avec peu de circulation.

La Cité Interdite

proprement dite est un peu plus loin, occupant le centre de la citadelle, et ceinte d’une seconde ligne de bassins. L’entrée principale est magnifique autant que monumentale. Au-dessus, un immense tambour devait présider aux cérémonies dynastiques.

A l’intérieur, c’est un dédale de rues menant à différents monuments ou habitations dont les façades, portes ou bien paravents, sont ornés de décorations colorées et chargées, à l’influence chinoise prononcée. Une partie de

la Cité

laisse place à un terrain vague, en attendant une reconstruction prochaine. Toutefois, plusieurs sites sont en rénovation, d’autres sont laissés à l’abandon et s’étiolent malgré les travaux récents. Quelques-uns nous renvoient à la splendeur passée et nous plongent au cœur d’une époque fastueuse et glorieuse du Vietnam. A la pagode de

la Reine-Mère

, nous sommes occupés à chaparder quelques litchis tombés au pied de l’immense arbre qui étend son ombre sur une partie du jardin, quand deux gardes s’avancent clairement dans notre direction. Nous tentons de conserver une certaine contenance, tout juste si nous ne sifflotons pas afin de feindre une décontraction peu naturelle. Arrivés à notre hauteur, l’un récupère une perche adossée à l’arbre et nous fait tomber une pluie de litchis que l’autre nous aide à ramasser ! Nous quittons les lieux en d’aimables salutations, encore surpris de se retrouver avec près de deux kilos de fruits savoureux ! Le soleil est de plomb, la chaleur étouffante et nous quittons la citadelle trempés et fourbus.

Le dernier soir du Festival nous sommes surpris, pendant notre dîner au Lac Thien, par l’explosion d’un feu d’artifice. Nous regardons le spectacle avec toute la famille du restaurant, hilare et fascinée, autant que la petite dame qui ne cesse de dire « Boum-boum !» en se marrant et tapotant Pierre-Louis amicalement. Quelques minutes plus tard, alors que nous longeons

la Rivière

des Parfums pour rejoindre notre hôtel, nous apercevons des lampions s’élever dans un ciel noir d’encre. Ce sont des dizaines de lampions de près d’un mètre de haut qui sont lâchés de la place où se tenait la cérémonie de clôture. Ils viennent, portés par la brise, dans notre direction. Nous restons là, émerveillées par le spectacle de ces feux-follets traversant les nues. Ils viennent parfois s’échouer à quelques pas de nous, devenant quelques instants après la proie de jeunes et moins jeunes s’adonnant à un jeu bien dangereux, à se disputer les restes qui se consument violemment. D’autres finissent par se poser délicatement sur

la Rivière

des Parfums, illuminant pour un instant seulement le raz des flots avant d’être engloutis par les eaux qui reflètent encore les milles autres rescapés qui s’envolent au-dessus du pont Eiffel aux couleurs flamboyantes. Le moment est magique.

La veille de notre départ, nous partons visiter

la Pagode Thien

Mu qui se trouve à une dizaine de kilomètres de notre hôtel. Il fait chaud mais nous choisissons la marche pour nous y rendre. Et nous faisons bien. En effet, à mi-parcours, notre curiosité nous attire vers une maison traditionnelle. Après le portique d’entrée, nous fait face un « écran », ce fameux paravent sculpté : il s’agit plutôt de « para-vue », car sa fonction est, outre de repousser les mauvais esprits, de cacher, à la vue de tous, la vie de la maison. Ici, à hauteur de l « ’écran », deux chemins partent de chaque côté d’un bosquet ombragé. Mélanie n’est pas très à l’aise dans ce rôle de voyeur mais au moment où nous nous apprêtons à quitter les lieux, un petit homme d’âge mûr nous interpelle en venant à notre rencontre. Il nous invite à visiter sa demeure. En passant, il cueille quelques fleurs de jasmin odorantes qu’il nous offre. Il parle quelques mots d’anglais et nous fait la visite en détaillant fièrement, anecdotes familiales incluses, les deux pièces principales : une pièce de vie, une autre où trône l’autel des Ancêtres richement sculpté. La salle est soutenu par des piliers eux aussi décorés dans un style, là encore, d’influence chinoise. La visite ne dure que quelques minutes, mais la spontanéité et la gentillesse de notre hôte nous émeut.

Quelques kilomètres plus loin, écrasés sous la chaleur, nous arrivons au pied de la pagode. L’entrée est dominée par une élégante tour surplombant la rivière, large à cet endroit, et qui serpente à travers une végétation dense. Derrière, s’étend la pagode, domaine des moines, abritant, semble-t-il, une école de jeunes moinillons aux tenues jaunes, bleues ou marron. Nous avons la chance d’assister à un office au cours duquel s’élèvent ces chants envoûtants propres au culte bouddhique. La cérémonie est magnifique autant qu’émouvante. A la fin, nous brûlons quelques bâtons d’encens en pensant à ceux que l’on aime, restés en France.

Les jardins sont calmes, ornés de bonzaïs et accueillant le vol de papillons géants. Tout nous invite décidemment à la méditation. Un bâtiment, sur la gauche, nous renvois pourtant à une réalité moins sereine. Il abrite un « monument historique » : l’Austin du Vénérable. Ce véhicule, tristement célèbre, est celui que l’on distingue en arrière-plan d’une photo qui a fait le tour du monde (reprise par ailleurs par le groupe Rage Against The Machine pour la pochette de leur premier album) : celle d’un moine s’immolant par le feu à Ho Chi Minh Ville, il y a une quarantaine d’années, en signe de protestation contre le régime persécutant les moines. La voiture était la sienne. Il venait de ce même monastère. Un moine l’a rachetée et rapatriée ici pour perpétuer le souvenir de ces jours sombres du Communisme Vietnamien.

Nous poursuivons encore un peu notre marche le long de la rivière majestueuse, sous le soleil de fin d’après-midi. Nous tombons sur les vestiges du Temple de

la Littérature

, abritant encore deux rangées de sculptures de tortues sacrées, portant sur leur carapace une stèle remplie d’idéogrammes chinois.

Un dernier repas au Lac Thien, et nous rentrons à l’hôtel, l’esprit rempli de cette faste journée. Demain, nous partons pour Hanoï.

 

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W
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F
Bonjour bonjour !<br /> Je viens de lire vos derniers textes sur le Vietnam... Je suis sans voix ! Ca dégage de la magie je trouve... une sorte d'univers un peu onorique meme si tout n'est pas rose ! Ca parait idiot mais ca me mène un peu sur le chemin du seigneur des anneaux. Un monde au delà de nos références sans trop de parallèles possibles. Bref je crois que ca fait rêver !!<br /> Surtout continuez mes amis !<br /> Et l'Afrique alors ! lol On a super hâte !!<br /> Je vous embrasse bien fort<br /> Flims
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